mercredi 17 septembre 2008

Dis, tonton, pourquoi tu tousses?

Bon, j'aurais pu écrire "le 22 à Asnières" ou "C'est qui? C'est l'plombier", Fernand Raynaud est un gars du pays!

Malheureusement l’humoriste et acteur français le plus connu de France entre les années 50 et 70 est délaissé dans sa ville natale. Il s’agit bel et bien de Fernand Raynaud, il est célèbre pour ses sketches comme Restons français ; le 22 à Asnières, et ses chansons comiques qui ont marqué son époque telles que "telle qu’elle est"avec "l’ami bidasse" ou encore "v’lan passe moi l’éponge". Mais il y a surtout ses expressions qui sont restées uniques et célèbres telles que "Heu-reux !", "ça eut payé", "Bourreau d’enfant", "C’est étudier pour", et " Y a comme un défaut"...

Fernand Raynaud est né le 19 mai 1926 à Clermont-Ferrand au cœur de la cité de l’Oradou, construit par Michelin où son père était contremaître. Il abandonne les études à 15 ans, après avoir obtenu son certificat d’études. Il joue dans les théâtres amateurs, sa sœur Yolande, de treize ans son aînée, deviendra un personnage clé de ses sketches, mais aussi il exerce les métiers de bobineur, commis d’architecte, projectionniste de cinéma, terrassier au camp d’aviation d’Aulnat (Puy-De-Dôme). Après une ultime dispute avec son père, il part s’installer à Paris à 17 ans pendant la guerre. Il va voir tous les soirs les humoristes et les comiques de l’époque aux Folies Bergères. Il débute lui-même dans les brasseries, puis les cabarets enchaînant quelques années de galère.

Sa rencontre avec Jean Nohain au début des années 1950 va décider de sa carrière. Il participe à l’émission télé "36 chandelles", où il va connaître Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Darry Cowl et Raymond Devos. En décembre 1957, il épouse la chanteuse d’origine canadienne Renée Caron.
Il réside à Gennevilliers pendant plusieurs années, et la plupart de ses sketches porteront la trace des personnages qu’il croisait, avec la scène du 22 à Asnières.. Il triomphe réellement au début des années 60 pendant 18 mois au Théâtre des Variétés, dans son spectacle «Fernand Raynaud chaud ». Puis il continu les tournées en France, au Canada, en Afrique et dans le Pacifique. Il revient souvent à l’Olympia ou à Bobino.
En 1962, il joue « Le Bourgeois gentilhomme » de Molière, où il interprète Monsieur Jourdain. Un an après, il joue Sganarelle dans "Don Juan" de Molière, aux côtés de Georges Descrières. En 1970, il propose un spectacle entièrement mimé au Théâtre de la ville, dont le titre est «Une heure sans paroles», qui connaît un énorme succès.

Entier, colérique, il était adroit de jeter des formules désobligeantes aux gens qui lui déplaisaient. Il ne supportait pas qu’on ne rie pas lors de ses spectacles.

Son métier d’acteur n’a pas laissé de souvenir impérissable, il jouait en générale des rôles semblables à ceux incarnés à la scène, le plus fréquemment sous son propre prénom.

En 1972 menacé par un redressement fiscal, il déclare qu’il va mette un terme à sa carrière pour se retirer à Nouméa (Nouvelle-Calédonie).


Mais le 28 septembre 1973, alors qu’il se rend à Clermont-Ferrand à un dernier gala au profit des personnes âgées, où il compte prévenir qu’il arrêtait la scène, il se tue accidentellement lorsque son coupé Rolls Royce silver Shadow tamponne à très vite allure une bétaillère à l’entrée de Cheix-sur-Morge, Puy-de-Dôme, entre Aigueperse et Riom. Une plaque commémorative signale cet endroit. Il est inhumé dans la partie neuve du cimetière de Saint-germain-des-Fossés Allier, où durant enfant, il passait ses vacances. Son père avait été employé SNCF dans cette ville avant d’entrer chez Michelin à Clermont-Ferrand.

A Clermont-Ferrand, seule une petite rue joignant la rue de l'Oradou au boulevard Lafayette porte son nom. Piètre reconnaissance de la ville qui le vit naître et qu'il n'avait jamais cessé de promouvoir.

En 2006, il aurait eu 80 ans et en 2007 on fêtait le 35ème anniversaire de sa mort, mais l'hommage de Clermont-Ferrand s'arrête donc à une rue qui porte son nom, et Le Prix Fernand Raynaud au festival du court métrage de Clermont-Ferrand.

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The Blues in Clermont-Ferrand